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Anne Mourier - X

Exposition du 2 juillet au 23 septembre 2018

“L’eau et le féminin sont liés et ceci depuis toujours. La plupart des religions et des cultures en attestent.La déesse sumérienne Inanna, déesse de la fertilité et de la sexualité porte à la place du cœur un vase qui verse continuellement de l’eau dans une promesse de printemps éternel. Les égyptiens pensaient que les crues annuelles du Nil étaient dues aux larmes d’Isis, déesse de la maternité, de la magie et de la fertilité qui pleurait son mari mort.
Anashita, déesse perse, personnifiait le liquide venu des étoiles pour fertiliser la terre et dans la genèse alors que Dieu divise l’eau, le masculin devient vapeur et le féminin rivières et lacs. Mais l’eau c’est aussi l’humilité. L’eau cherche toujours le point le plus bas et épouse les contours naturels de la Terre. Sa tendance est de descendre plutôt que de s’élever. Elle ne s’affirme pas et pourtant elle est si forte et souvent invincible. Elle est en fait le symbole même du pouvoir atteint avec douceur. Est-ce que les femmes aujourd’hui pourraient réapprendre cette force de s’imposer en douceur ? Est-il nécessaire de se perdre en utilisant les outils érigés du masculin ?
Pour cela la femme doit être femme à part entière.
Une fois de plus j’essaierais lors de cette exposition de réconcilier “ La mère et la putain”. Présentement en parlant de l’eau. Des photos de détails glanés sur les fontaines de la région Arles-Aix en Provence disent le sexe féminin : d’un côté de la jolie cour qui donne sur la cuisine de la Galerie Huit Arles, sur la gauche, les photos paraissent très ancrées, enracinées, objets qui semblent fait de chair et de sang, sensualité de la terre fertile... A droite, en miroir : la transparence de l’eau a l’image de la vierge. Les photos sont imprimées sur des panneaux de tissu qui sont ensuite brodés et présentés comme du linge étendu sur une corde. L’eau qui d’habitude se meurt si elle est contenue est ici encerclée de fils d’argent et de perles. Le sang, symbolisé par des fils rouges, qui lui au contraire se meurt s’il est répandu cherche ici à s’échapper du cadre.
Les deux archétypes se mélangent, se retrouvent et s’unissent. Ils reprennent puissance.” 

Texte : courtesy Anne Mourier

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 © Anne Mourier X , 2018, Dye on fabric, Courtesy Galerie Huit Arles 

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 Courtesy Malcolm Brown

A propos de l'artiste

Anne Mourier est une artiste Française basée à Brooklyn, New York. Son travail porte sur la recherche d’une maison.
Est-ce que la maison est cette pile de linge délicatement et méthodiquement plié dans l’armoire comme dans ses souvenirs d’enfance, ou bien est-ce un ventre enceint constitué de douce laine cardée qui cache en lui des aiguilles acérées, contenues dans un globe de verre cassé ? Est-ce une maison dotée de cinq parois, comme ses Little Boxes ? Est-ce la maison de la déesse, mère de tous ? Comment lui rendre hommage afin qu’elle l’accueille ? Est-il possible de la ramener à la vie en peignant ses veines de rouge ? Est-ce qu’elle l’acceptera si elle lui élève un autel ? Comment interagir avec ceux qui sont privés de maison ? Est-ce qu’une maison n’existe que dès lors qu’elle abrite une famille à l’intérieur ? Et si elle tricote un portrait de cette famille où l’on se ressemble tous, est-ce qu’elle y appartient ? Où est l’entrée ? Est-ce que la porte a la forme d’un sexe féminin ? La maison est-elle un miroir ou bien une façade ? Où est la vérité ? Comment peut-elle la trouver ? 

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