Dimitri de Larocque Latour - Genius Loci
Exposition du 28 août au 23 septembre 2018
“Tout site patrimonial renferme une mémoire, une énergie, un souffle. Ruines solitaires, palais majestueux, futaies obscures, escaliers symboliques, ces divers lieux clament la démesure autant que l’harmonie ; au cours des siècles, ils ont capté toutes les passions humaines, et les racontent à ceux qui veulent bien les entendre et les comprendre. Ainsi, chaque photographie de l’exposition Génie des lieux, réalisée par Dimitri de Larocque Latour sonde l’invisible, cherche des échos, des silhouettes rémanentes, ouvre la brèche vers un monde entouré de mystères.
Car ces lieux, séjours énigmatiques en apparence, le sont davantage si l’on écoute leurs légendes ; ils seraient gardés par des formes évanescentes dont les voix se mêlent aux chants de l’air et de l’eau. Ces figures sont les Génie du Lieu. Chaque civilisation possède ses propres Génies : trickster, fée, Genius loci, stryges, pénates, fantômes, ... Le Génie est parfois vu et perçu comme un complice ou un adversaire, un esprit bienfaisant ou malfaisant. Depuis l’enfance, Dimitri de Larocque arpente les monuments à leur recherche.
Qui dit IMAGE dit MAGIE ; puisse chacune d’elles vont vous transporter dans une autre dimension de la réalité, plus éthérée, plus mystique, où croiser l’ombre d’une Dame blanche vous semblera tout naturel.
Deux hommes ont déterminé ma vocation : tout d’abord un aïeul artiste-peintre, Jacques de Larocque Latour. Il représentait souvent des personnages légendaires comme la Fée Mélusine, la Dame blanche de l’abbaye de Mortemer ou le Meneur de Loups. Ces personnages, ces créatures, étaient toujours mis en scène dans des lieux spectaculaires : devant une route chaotique dominée par un château en ruine, dans des forêts piquées d’arbres morts. L’ambiance, les couleurs, tout cela m’a fasciné. Mon œil cherche aujourd’hui à les retrouver dans la réalité.
Ensuite, déjà passionné par les lieux mystérieux, je découvre en 2006, lors de sa parution, l’ouvrage du photographe britannique Sir Simon Marsden. Un choc total et la révélation de l’infrarouge comme technique de prédilection. Au-delà de l’œuvre, l’homme, Simon Marsden, me fascine aussi beaucoup. Nos pas se croisent souvent dans certains lieux et je vois sa silhouette mélancolique de chasseur de fantômes essayer lui aussi, de chercher sa paix parmi des monuments cherchant la leur. Par ailleurs, comment oublier les œuvres des peintres Caspar David Friedrich et John Atkinson Grimeshaw et leurs paysages au clair de lune ou au crépuscule si puissants !”
A propos de l'artiste
Âgé de 22 ans, Dimitri de Larocque Latour poursuit un master d’histoire à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines. Sa mémoire porte sur les représentations de la Dame blanche au XIXe siècle en France. Qu’on songe aux contes et légendes, à l’opéra de Scribe et de Boieldieu ou aux tableaux de Dargent, par exemple. Même Victor Hugo a été confronté à une histoire de Dame blanche lors de son exil à Jersey. Les lieux qu’il photographie sont presque toujours associés à une légende de Dame blanche.
Par ailleurs créateur et animateur de l’émission « Tête-à-tête » diffusée sur TV78, il cherche à susciter ou conforter des vocations auprès des jeunes en interrogeant des personnalités de divers horizons.