Vincent Verhaeghe  - De La Glace Au Sel

Galerie Huit Arles est heureuse d’accueillir Vincent Verhaeghe dans le cadre du  OFF du Festival du Dessin d'Arles.
Artiste, architecte et voyageur basé à Paris, il présente ici sa toute première exposition individuelle,
exposition qui propose de revivre et ressentir le voyage qu’il effectua lors de l’été 2024. Son voyage est celui de l’eau, celui du Rhône depuis la source dans les froids glaciers suisses jusqu’à l’embouchure sur les terres arides de Camargue. En kayak et trois mois durant, il a suivi le cours de ce grand fleuve impétueux, affrontant ses caprices, admirant ses beautés mais aussi son état, parfois fortement altéré par le changement climatique et les activités humaines.
Les œuvres présentées sont une invitation à se plonger dans un univers autant personnel qu’universel. Les paysages, gigantesques en clair-obscur, fascinent autant qu’ils interrogent. Existent- ils vraiment ? Se plonger dans ce travail, c’est se questionner sur notre propre existence, notre rapport à l’autre, à la nature et au monde.
Alors que les Nations Unies ont désigné 2025 comme l’Année internationale de la préservation des glaciers afin de souligner leur importance et leur fragilité, De la glace au sel devient dans ce cadre un travail naviguant entre le documentaire et la poésie, entre le réel et l’abstraction, un fil tendu entre le passé et le futur à l’usage du présent.

21h00, 14 juillet, glacier du Rhône, Suisse.
« Je suis à la source de ce qui deviendra le sujet d’étude et l’inspiration de mes futures pensées et prochains dessins :

le fleuve Rhône. Vers l’Ouest, il se dirige dans la vallée et y serpente depuis la grande cascade. Les nuages coiffent les montagnes et une brume étrange, évanescente sur le lac lointain semble éternelle. Du bleu, du vert sombre, quelques touches d’un rouge flamboyant. Cette eau à mes pieds est-elle la même qu’à son embouchure en Méditerranée, là où se jette le fleuve après une course de quelques huit cents kilomètres dans les terres ? Mon sac déposé, j’en sors une chaise, deux carnets, quelques crayons, fusains, pastels, et commence à dessiner et écrire les premiers feuillets d’un long voyage solitaire.

15h00, 14 septembre, delta de Camargue, France.
La mer, enfin. Je retourne à l’atelier. »